On aura beau travailler au mieux sur la génétique, le maintient quotidien reste LE point le plus important dans la longévité de nos rats. J’ai lu une fois une personne qui disait « c’est 40% de travail par l’éleveur et 60% par l’adoptant », je ne peux que lui donner raison!

La façon dont vous maintenez vous rats est primordiale, et malheureusement nous avons souvent tendance à ne pas prendre les bons plis.

Le plus important, et malheureusement sous estimé, c’est la nourriture. Bien sur elle doit être adaptée et de qualité, mais surtout elle ne doit PAS être sur-dosée. Force est de constater que les rats domestiques sont bien souvent trop gros, et on ne leur fait pas du bien « en leur faisant plaisir ».

Cette étude (Nutrition and longevity in the rat. 3. Food restriction beyond 800 days.)

Nutrition and longevity in the rat. 3. Food restriction beyond 800 days.

Author(s) : BERG, B. N.SIMMS, H. S.

Author Affiliation : Dept. Pathol., Coll. Phys. Surg., Columbia Univ., New York.

Journal article : Journal of Nutrition 1961 Vol.74 pp.23-32

Abstract : For parts 1 and 2 see Abst. 878, Vol. 31. 3. Rats were given, from weaning at 4 weeks of age, a diet of vitamin D-free pellets containing all the elements necessary for growth, maintenance and fertility and composed of natural foods providing crude protein 24.3, fat 4.0 and carbohydrate 54.2%. The food was supplied at 2 levels of intake, to appetite and at 54% of the unrestricted intake, 46% restriction. Restriction of food for 1200 days resulted in extension of life and delayed the onset of chronic glomerulonephritis, periarteritis and myocardial degeneration; the onset of muscular degeneration, a condition which rarely appeared before 800 days, was delayed also. Restriction produced little retardation of skeletal growth or sexual maturity and no storage of excess body fat such as occurred in rats allowed food to appetite. Compared with the unrestricted rats, the life span of the restricted was increased about 200 days for males and about 350 days for females. With advancing age, the incidence of the degenerative diseases increased in both the restricted and the unrestricted rats but the severity of the lesions, as well as total number, remained lower in the restricted. Tumours appeared later, but the retardation was not as great as with other diseases.-G. F. Garton.

ISSN : 0022-3166

Record Number : 19621400840

Language of text : not specified

Language of summary : not specified

Indexing terms for this abstract:

Organism descriptor(s) : rats

Descriptor(s) : animal models, appetite, body fat, crude protein, diets, fertility, food, food restriction, foods, glomerulonephritis, lesions, longevity, muscles, neoplasms, nutrition, pellets, sexual maturity, storage, vitamins, weaning

Identifier(s) : cancers

Broader term(s) : Muridae, rodents, mammals, vertebrates, Chordata, animals, eukaryotes

portant sur la nutrition de 2 groupes de rats est étonnante et nous montre à quel point nous sommes dans l’erreur avec nos pratiques.

Elle porte sur des rats des deux sexes, divisés en deux groupes:

* Un groupe nourrit « ad libitum », c’est à dire avec des bouchons toujours disponibles (19,5g/jour pour les mâles, 13g pour les femelles)
* Un groupe ayant les même bouchons, mais avec une restriction de 46% sur la quantité (10,5g/jour pour les mâles, 7g pour les femelles)

L’étude s’étend sur 1200 jours (soit un peu plus de 3 ans) mais suite à un déménagement à 800 jours, ils ont du réduire l’effectif en tuant une partie des rats. Les rats étudiés étaient des Sprague Dawley.

Ce qui est à noter:

* Les rats restreints pesaient 40% de moins que les rats ad libitum
* Ils étaient plus petits de 4% à 8% par rapport aux rats ad libitum
* Maturité sexuelle plus tardive chez les restreints, mais maturité quand même. Ils restaient capable de se reproduire.
* A plus de 1000 jours les rat restreints étaient encore en bonne forme physique, avec une belle fourrure.
* Au même âge les rats ad libitum avaient le poil gras, de la porphyrine, une parésie
* les rats restreints ont fait moins de tumeurs, lors du contrôle à 800 jours (58% pour les ad libitum mâles contre 26% pour les restreints. 41% pour les ad libitum femelles contre 12% pour les restreintes). Globalement la restriction à retardé l’âge d’apparition des tumeurs chez les mâles, idem chez les femelles avec en plus une diminution chez celles restreintes.

Et le plus beau:

* Les mâles restreints ont vécu 200 jours de plus que leurs homologues ad libitum. Chez les femelles la différence se porte à 350 jours.

Bien sur ces résultats ont été obtenus sur une souche précise, dans des locaux, des cages, des conditions qui ne sont pas les nôtres. Cependant s’ils ont pu avoir ces résultats, il y a fort à parier qu’on puisse également améliorer les choses à notre niveau.

Gagner 60 jours ne semble pas fou, et c’est déjà deux mois pour notre boule poils. Et si on ne peut que « juste » rendre leur vieillesse plus facile, ne serait-ce pas déjà une énorme réussite?

Une autre étude portant sur plusieurs groupes de rats à donné des résultats intéressants:

(a) Un groupe de mâles nourris ad lib’ mais faisant de l’exercice
(b) Un groupe de mâles nourris ad lib’ mais étant reproducteurs
(c) Un groupe de mâles nourris ad lib’ mais castrés
(d) Un groupe de mâles restreins niveau nourriture
(e) Un groupe de mâles contrôle nourrit ad lib’
(f) Un groupe de femelles nourries ad lib’

La moyenne de vie des groupes est la suivante (en jours): (a) 859, (b) 840, (c) 817, (d) 885, (e) 727 and (f) 849

On remarque que le score le plus élevé est atteint par le groupe (d), celui restreint niveau nourriture.

Voici un article écrit par Alan DiGandi pour Pro-Rat-A (le journal de la NFRS). Morceaux choisis:

I feed a dry mix supplemented with fresh produce because I believe that organic, whole foods are better than conventional, processed ones, and that variety in diet is beneficial to emotional health. Because rats love to stash their food, I got into a habit of skipping feeding every few days to make sure that they ate their stash, instead of just their favourite bits. Timing this before cage-cleaning created a 12 to 24 hour period of restricted food intake or fasting.

L’auteur est pour une alimentation variée, basée sur du frais. Comme les rats ont tendance à faire des réserves, il ne leur donne pas à manger tous les jours, afin de les pousser à manger leurs réserves et qu’ils ne se concentrent pas que sur leurs graines favorites. Cette façon de faire va créer des jeûnes de 12 à 24h.

As it turns out, intermediate fasting can confer similar benefits to calorie restriction. Tests with rats that compared the effects of fasting 1 day in 4, 3 and 2, showed that fasting 1 day in 3 was most effective in extending life span (15% in does and
20% in bucks) and in retarding mammary tumour growth. Animals on restricted diets also tend to have lower levels of the pituitary growth hormone (GH), thyroid stimulating hormone, IGF-1, and gonadotropins. Mutations that affect these and other hormones have also been shown to prolong life span. Animals on these diets also tend to have delayed puberty and smaller litter sizes, effects which are also seen in the selection for longevity, be it in laboratory rodents, or flies.

Visiblement ces petites périodes de jeûne sont aussi efficaces qu’une restriction constante. Des tests comparant des rats jeûnant 1 jour sur 4, sur  3 et sur 2 ont montré que le ratio avec le meilleur résultat était 1 jour sur 3 (longévité +15% sur les femelles et +20% sur les mâles). Ce jeûne à également une incidence positive sur l’âge d’apparition des tumeurs mammaires et sur le taux de certaines hormones.  Cependant les rats soumis à ce type de régime sont plus petits, ont une puberté plus tardive et de plus petites portées.
Une ancienne page du site de Shunamite Rats reprenait les diverses actions améliorant la longévité. Dans la case nourriture on peut trouver:

  1. Slow growth through puberty and into maturity.
  2. Reduced volume of feed overall to less than 80% of what would be taken if fed ad lib.

Un développement plus lent, avec une puberté et une maturité plus tardives, est un facteur de longévité. Une restriction de la nourriture à au mieux 80% de ce qu’ils pourraient manger ad lib’ est également une des clefs du succès

Radical calorie restrictions (up to 50% less than ad lib intake) from post-weaning age have been shown to increase both maximum and average lifespan in mice and rats.2 However, they are rightly rejected by pet owners as they effectively chronically under nourish the rats, sometimes to the extent of causing lethargy, poor condition and stunted growth. However, some studied have looked as moderate restrictions of around 80% of the volume of food taken if fed ad lib, and these restrictions also extend lifespan, just by a lesser degree. It seems that the tendency of a rat fed ad lib is to overeat, and this can reduce longevity and increase disease occurrence. Hence, modest restrictions can have a positive effect.

Ce passage reprend l’idée de l’étude citée plus haut, à savoir que la restriction est source de longévité
Réduire les doses, favoriser des aliments adaptés, frais, avec un maximum d’apports intéressants n’est pas si difficile. Nos rats ne nous en voudront pas! Enfin les miens m’aiment toujours autant, promis xD

Attention tout de même à ne pas sous-nourrir!! Les effets de la malnutrition sont tout aussi néfastes!! Le but n’est pas d’affamer vos rats, mais de trouver un juste équilibre.