Le marketing peut être défini comme l’analyse des besoins des consommateurs et l’ensemble des moyens d’action utilisés par les organisations pour influencer leur comportement. Il crée de la valeur perçue par les clients et adapte l’offre commerciale de l’entreprise aux désirs des consommateurs

Pourquoi est-ce que je vous parle de marketing et de rats aujourd’hui ? Simplement parce que ce sujet me fait sourire, et que j’ai envie d’en parler depuis un petit moment. Attention, je ne vise personne spécifiquement et j’ai moi-même employé certaines des méthodes que je vais décrire, de manière plus ou moins consciente. Le but n’est pas de dire « les autres c’est tous des méchants vendeurs et pas moi », mais de mettre en avant un aspect du « monde du rat », très présent bien que peu remarqué. Soyons honnêtes, toutes les rateries utilisent des procédés de vente à plus ou moins grande échelle. Elles mélangent désirs des adoptants et désirs qu’elles créent, afin de se mettre en avant, afin de mieux placer leur production.
Prenons quelques exemples concrets :

Celui qui a la plus grosse généalogie
Vendue à grands coups de « mais comme ça on peut prévoir la santé », « mes ratons ils sont plus mieux en tout car y’a pleins de générations », c’est parfois l’overdose de confiture sur la tartine. Certes avoir beaucoup de générations connues ne fait pas de mal, mais ce n’est pas non plus forcément un gros plus. Tout d’abord car ce qui compte c’est la qualité des données. Mieux vaut 10 causes de décès issues d’une autopsie, d’un retour véto, que 20 « je ne sais pas trop, mais c’était un jeudi ». La quantité oui mais pas n’importe comment ! Mieux vaut 5 générations avec tous les petits que 10 générations avec juste les ascendants directs. Certaines méthodes de reproduction, comme la consanguinité, changent aussi la donne car il y aura plus d’infos en pool fermé qu’en outcrossing. Attention donc à cette « course à la longueur », qui ne garantit pas forcément plus de qualité au bout.

Celui qui a le plus gros suivi
Toute raterie digne de ce nom suit ses familles, c’est un fait. Chacun est libre d’appliquer la méthode qui lui convient, mais on peut constater de grosses disparités à ce sujet. Là encore l’excès d’info ne va tuer personne mais ça ne rend pas forcement meilleur que le voisin. Tout comme pour la généalogie, ce qui compte c’est la qualité des infos mais aussi leur pertinence. Savoir exactement de quoi est mort un rat c’est utile, balancer 45 photos par jour et décrire son popo quotidien ne l’est pas spécialement (je caricature). Avoir une multitude d’infos peut paraitre rassurant, mais n’est pas forcément un gage de qualité. Attention également aux infos venant uniquement du naisseur, il est facile de falsifier la réalité ! Mieux vaut des suivis publics, où les adoptants viennent écrire eux-mêmes.

Celui qui a les plus grosses installations
Ayant déjà croisé des personnes conseillant une royale pour 2 rats, je vous assure qu’il y a une vraie course à la démesure. Là encore, je ne dis pas qu’il faille mettre nos rats dans des boites à chaussures, si on a de quoi avoir de grandes cages, tant mieux. MAIS ils ne seront pas forcement malheureux dans plus petit, je dirais même qu’entre petit bien aménagé et grand vide… Mieux vaut plus petit ! Et n’oublions pas le nombre de rat, aussi grande puisse être la cage, elle n’est pas infinie non plus… On peut vous bassiner avec une cage énorme, s’ils sont 50 dedans, ça n’a plus de sens. Le tout est d’avoir des installations adaptées à son groupe, en bon état.

Celui qui a les meilleurs parents
Pour être « bien » selon les critères du monde du rat, il ne faut reproduire que des rats géniaux, gentils, câlins et mous. De fait, pour passer la douane, beaucoup d’annonces se retrouvent passablement édulcorées à ce niveau, avec garantie de petits parfaits et adorables. Perso je préfère repro un rat pas câlin, avec lequel j’ai peu de contacts physiques, mais qui aura 1001 autres qualités, plutôt qu’un rat câlin mais étant de moins bonne composition sur le reste. Ce n’est pas ni une honte, ni quelque chose d’anormal d’avoir des rats qui ne sont pas forcément câlins, calme, ou Dieu sait quoi. Sélection et politiquement correct ne devraient pas se retrouver dans le même bain, c’est comme ça qu’on fait les plus mauvais choix. De plus le temps nous a montré que la repro systématique de rats assez peu hormonés pouvait entrainer des soucis niveau fertilité… parfois le choix le meilleur n’est pas le plus évident.

Celui qui a la meilleure famille
Comme si la couche de confiture sur les parents ne suffisait pas, on implique bien souvent la famille entière. Ils étaient tous gentil, merveilleux, c’est la magie de Disney faite réalité. On étouffe bien tranquillement les retours « gênants » (rats agressifs, décès précoces, etc) en mettant en avant le positif. Oh, techniquement on ne cache rien ! Mais les infos « non vendeuses » sont tenues bien au fond, parce que ça ne fait pas « bien ». L’autre technique c’est d’avoir une excuse sur tout « mais le groupe n’était pas équilibré alors il est devenu agressif » « mais il était mal nourris alors il a fait une tumeur » « Non ce n’était pas une bronchite, juste une irritation »…on peut continuer longtemps comme ça.

Celui qui fait la meilleure repro
Selon l’adage, faire une repro « parce qu’on en a envie » c’est mal, il est beaucoup mieux vu de faire une repro en ayant un but précis et de préférence costaud (style sauver le rat Français). Alors forcément, la repro va être faite dans le cadre d’un plan incroyable (décryptez bien les plans, vraiment), le tout avec des résultats au-dessus de la moyenne. La réalité est que personne ne peut rien prévoir, et qu’on essaye juste de faire au mieux. Qu’il y a beaucoup de repro avec des rats « IND » et faites pour le plaisir, ou juste continuer une famille 1 tour de plus, qui n’ont rien à envier à celles de rateries.

Celui qui se vendait le mieux
Il y a également tout ce qui tourne autour de la portée en elle-même : site internet, présence sur le net, participation à divers projets, années d’existences, … La encore il est facile de masquer qu’il s’agit d’une première repro, alors qu’on a des rats depuis même pas deux ans, de grosses lacunes en génétique derrière un joli site qui reprend les bases « attendues » et « mises en avant » par la communauté. Combien de sites avec « mon éthique » et des repros qui ne correspondent pas du tout ? Combien de sites disant tous exactement la même chose, uniquement pour « faire bien », sans même comprendre le fond de la chose. L’ouvrir souvent en ayant l’air super sur de soi et emballer tout ça dans un joli papier cadeau, ça fonctionne…
Tout ça pour en arriver où ? Au fait que personne n’est Dieu et que nous faisons ce que nous pouvons avec nos repros. Qu’il est impossible de garantir quoi que ce soit, qu’il faut aussi parfois dépasser les limites du « bien-pensant » pour faire une sélection intéressante. Qu’il faudrait arrêter de donner autant d’importance « au regard des autres », qu’il faut vivre nos choix tels qu’on les conçoit dans nos têtes.
Moi aussi j’ai fait des tartines sur des familles, des repros, des explications à n’en plus finir sur 50 sujets. J’ai aussi fait des choix en rapport avec « le bien-pensant », j’ai aussi appliqué des méthodes « comme les autres ». Aujourd’hui j’ai assez navigué pour en être vaccinée et suivre le chemin qui ME convient, un chemin sans concessions « pour faire bien ». Si j’ai envie de repro un rat pas câlin, si j’ai envie de repro en consanguinité, si j’ai envie de repro pour un type, si j’ai envie de repro jeune/tard/plusieurs fois, je le dis clairement et je le fais. Mes seules limites sont celles du bien être de mes rats (ils ne vivent pas dans des cages minus, je ne fais pas porter mes femelles 14 fois à la suite, elles ne vont pas repro a 2 mois, etc) et plus celles du public.

Je ne vois vraiment plus d’intérêt à jouer ce jeu un peu malsain du “toujours plus fort que le voisin”. Soyons honnêtes sur nos choix, leurs forces et faiblesses.